De la semence à la chaîne agro-industrielle, la coopération sino-africaine gagne en profondeur

Des visiteurs s'informent sur une machine agricole lors de la 4e Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, tenue au Centre international de convention et d'exposition de Changsha, dans la province centrale chinoise du Hunan, le 14 juin 2025. (Photo : Chen Zhenhai) 

CHANGSHA, 16 juin (Xinhua) -- De la sélection des semences à la mécanisation des cultures en passant par l'intégration de chaînes de valeur, la coopération agricole entre la Chine et l'Afrique poursuit son approfondissement. A la 4e Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, les projets agricoles présentés par les deux parties ont suscité l'intérêt de nombreux visiteurs.

"C'est important pour nous de parvenir à une transformation agricole", a déclaré la ministre malgache des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, en marge de l'exposition. Selon elle, la coopération avec la Chine pourrait accélérer cette mutation stratégique.

Madagascar collabore avec la Chine depuis près de vingt ans dans le domaine du riz hybride. Grâce aux efforts de la société chinoise Yuan's Hi-Tech Seed, la superficie cumulée de promotion du riz hybride à Madagascar a atteint 90.000 hectares, avec des rendements atteignant 7,5 tonnes à l'hectare, soit deux à trois fois plus que les variétés traditionnelles, faisant du pays l'un des plus grands producteurs africains de riz hybride.

Hu Yuefang, expert chinois en poste à Madagascar depuis plusieurs années, souligne que les acquis incluent le développement de variétés locales performantes et la création de bases de démonstration à hauts rendements. L'étape suivante consistera à localiser la production de semences, pour contribuer à renforcer la sécurité alimentaire du pays et à en faire un grenier rizicole pour l'Afrique et l'océan Indien.

Les machines agricoles chinoises gagnent du terrain sur les sols africains, permettant une transition d'une agriculture de subsistance vers une agriculture moderne et structurée. "Nos ventes en Afrique connaissent une croissance rapide", observe Guo Panhuang, responsable d'une entreprise chinoise de machinisme agricole présente à l'exposition.

"L'an dernier, nous avons réalisé plus de trois millions de yuans (environ 418.200 dollars) de chiffre d'affaires sur le continent, un volume que nous espérons doubler cette année", déclare-t-il.

Christian Kinuani, électromécanicien originaire de la République démocratique du Congo, est venu à la foire avec l'objectif d'acquérir du matériel agricole. "Les fabricants chinois sont parmi les plus importants producteurs mondiaux. Leurs équipements sont de qualité. Nous espérons pouvoir en importer pour faire progresser notre agriculture."

En Gambie, la société chinoise Longping High-Tech, qui porte le nom du "père du riz hybride" Yuan Longping, a accompagné un jeune agriculteur local, Musa Darboe, dans la reprise de l'exploitation familiale. "Je ne connaissais rien à la culture du riz, et le niveau de mécanisation en Gambie était très faible. J'ai même envisagé d'abandonner", confie-t-il.

Cinq ans plus tard, grâce au soutien d'experts chinois, son exploitation est presque entièrement mécanisée. Les rendements atteignent désormais 10,8 tonnes par hectare, soit deux à trois fois les résultats obtenus avec les variétés locales, selon Huang Zhi, directeur national de Longping High-Tech.

Grâce à un modèle coopératif, M. Darboe approvisionne plus de 2.000 agriculteurs voisins en semences, engrais, services mécanisés et appui en transformation, en partenariat avec la société chinoise.

Autre exemple mis en avant à l'exposition va plus loin. L'entreprise chinoise AGRIFAM a présenté sa solution intégrée "De la ferme à la table", couvrant l'ensemble de la chaîne industrielle complète des équipements agropastoraux. Elle collabore avec plusieurs pays, dont l'Egypte et le Zimbabwe, pour établir des réserves céréalières visant à améliorer l'autosuffisance et la sécurité alimentaire.

"Nous avons déjà mis en œuvre près de 500 projets dans une vingtaine de pays africains", indique Wang Gui'an, vice-président d'AGRIFAM. L'entreprise entend promouvoir son modèle intégré, combinant culture, élevage, stockage et transformation, tout en diffusant les technologies chinoises de pointe en matière d'équipements agropastoraux et le savoir-faire acquis dans le développement de parcs agro-industriels, afin d'accompagner le développement durable de l'agriculture en Afrique.

Source : Agence de presse Xinhua